Nos provocations Reggio de la semaine

Nos jouets et activités diverses sont en rotation  notre étagère très montessorienne. C’est ce qui convient le mieux pour le moment. Mais le matin, quand je me lève (bien avant eux !!) j’aime disposer de petites provocations par-ci par-là. Certaines sont faciles et orientées. D’autres moins. Au gré des envies du moment. Alors j’ai pris en photo pour vous montrer, car pas mal de personnes me posent des questions sur les provocations Reggio (pour les tous petits !).

Si les enfants en Reggio sont très poussés à faire des choix (d’activités, de matériaux, de projets, de langages à utiliser), si l’autonomie est quasi complète, l’enseignant peut tout de même disposer et « inciter » certains comportements et apprentissages, certaines découvertes et réactions. Cependant, même dans ce cas de figure, l’enfant est libre « de mordre à l’hameçon » ou d’en faire tout autre chose. On ne dit pas « non attends, pas comme ça… ».

C’est d’ailleurs finalement intéressant cet autre chose. Si l’on met une feuille et des feutres en face de la fenêtre en se disant que l’enfant va dessiner le « dehors » on est parfois surpris de voir l’enfant dessiner la fenêtre … ou un dinosaure.

Quelle est la différence avec le fait de juste poser un jouet sur la table ? Eh bien pour les tous petits, c’est vrai que la différence n’est pas énorme. Mais ca contraste quand même beaucoup avec la régularité et l’ordre de l’étagère. C’est l’oeuf jaune du kinder surprise. On sait qu’il y sera toujours mais on ne sait pas forcément ce qu’il y a dedans. Petit à petit les provocations vont se « compliquer » avec des notions d’art, de lumière, de champ des possibles bien plus large aussi. Un petit loulou trouvera nombre d’idées à faire avec des perles (les enfants ne se contentent jamais de simplement enfiler, sauf si on leur explique qu’il y a une « façon » de faire, de jouer, d’utiliser les choses et je trouve ça très très dommage). Un plus grand aura encore plus d’idées et c’est ce que l’on recherche. « Tiens tu as mis des perles ? et si on faisait ça… »

Comment choisir au mieux ses provocations ? et bien si l’on admet que la provocation dans l’approche Reggio est une expérience, alors il faut que l’enfant sente cette expérimentation. Que ça sorte un peu des jouets ordinaires, que ça soit disposé de manière accrocheuse (aguicheuse même pour les poupée déshabillées 😀 ). Que ça ait un sens aussi pour lui.

Finalement je trouve que c’est une excellente continuation des boites sensorielles de l’année dernière. Quand l’enfant a une découverte encadrée et qu’il se trouve face à une nouveauté, une exploration et qu’il doit trouver tout seul de quoi il s’agit. Et comment venir à bout des nécessaires difficultés qui se présentent à lui. Cette mise en difficulté est saine et tout à fait intéressante, que l’enfant ait 6 mois ou 2 ans. 

La mise en difficulté du moment, ce sont les gommettes. Dire qu’ils sont fortement perplexes face à elles, c’est peu dire. Elles sont leur défi du mois je pense, ces indomptables et collantes petites choses. Pourtant ils ne se débrouillent pas si mal mais elles sont une provocation (mais pas au sens proposer mais bien agacer 😀 ), une vraie !

Et encore, ils ne savent pas que je leur ai acheté leur première paire de ciseaux 😀 Morale de l’histoire, on n’en finit jamais dans la vie de se prendre la tête à habiller des poupées, enfiler des tuyaux ou coller des fleurs dans un pré. Mais c’est l’essence même de la vie non ? trouver des solutions et des idées ! (frapper son frère pour passer la frustration ou appeler maman à l’aide ne sont pas des options à encourager 😀 )

Pour finir, je vous rappelle que Jeudi on participe aux Jeudis de l’Education et que le thème est cette semaine : les chouchous au sein de la fratrie !! aïe aïe aïe ! Alors souhaitez moi bon courage, y a des articles plus faciles à écrire que d’autres ! Finalement ce sont mes provocations à moi ^^

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